Il y a de cela un an, j’ai vécu l’une des pires années au niveau professionnel. Milieu difficile, guerres de pouvoir, ambiance quotidienne extrêmement malsaine… et j’en passe. J’étais dépassée de voir que même en relation d’aide et dans les milieux d’éducation, ceux qui désirent aider les autres, peuvent tellement perdre de vu la personne pour qui l’on travaille au profit de gains personnels.
Pendant longtemps je me suis remise en question. J’ai identifié certains paterns comportementaux que j’ai (on en a tous!), certains schèmes de pensées erronées (tsé les belles pensées négatives qu’il nous est si facile de nous dire à répétitions)… et j’ai accepté ce qui se passait là… maintenant. Est-ce que j’ai réussi à lâcher prise sur tout?! HE NON! Mais j’ai travaillé fort quotidiennement pour faire la part des choses et continuer à avancer dans une dynamique d’équipe des plus négative et malsaine.
Pendant longtemps j’ai eu des émotions très négatives à l’égard de ce milieu et de mon expérience à cet endroit. J’ai eu de la colère, un sentiment d’injustice tellement profond. J’avais l’impression que j’avais le devoir de convaincre les leaders négatifs que leurs comportements étaient inadéquats et recentrer chacun d’entre eux sur le «pourquoi et pour qui» on travaille… Je suis une personne qui n’a pas l’habitude de garder sous silence les injustices et qui désire vraiment faire avancer les choses. Je me suis donc heurtée souvent à des personnes qui ne voulaient pas vivre de changement ou qui réagissaient négativement à mes actions ou mes paroles ne sachant pas trop quoi faire dans leur situation, demeurant avec leur impuissance.
J’ai ensuite eu de la peine et un sentiment de déception. J’avais l’impression de ne pas avoir réussi… j’avais l’impression d’avoir laissé tomber les jeunes que j’accompagnais… de ne pas avoir été assez «forte» pour demeurer là dans l’adversité.
Et j’ai commencé à prendre du recul. J’ai commencé à voir les situations de l’extérieur… les cercles vicieux bien ancrés dans le système actuel dans lequel je suis. J’ai vu des personnes dépassées, en survie… qui font de leur mieux avec leur réalité, leurs forces, leurs difficultés et leurs enjeux personnels. J’ai commencé à voir derrière les paroles blessantes et les comportements inadéquats des personnes, une peur profonde de perdre le contrôle et une réaction puissante afin de ne pas perdre pied dans leur quotidien.
J’ai pris conscience de mon besoin vital de faire avancer les choses. De ce désir de créer, d’innover et de cette passion pour l’accompagnement de l’humain tel qu’il est dans son moment présent… avec ses difficultés, ses forces et ses besoins «ici et maintenant».
Et il y a quelques jours de cela… assise avec une super gang de profs qui prendront part à un projet de cœur comme il s’en fait peu maintenant (Yoga Dandelion) j’ai ressentie pour la première fois une reconnaissance profonde d’avoir vécue cette pire année de ma vie en tant que professionnelle en relation d’aide. Je me suis entendue dire «Si je n’avais pas passé par là… je n’aurais pas la conviction profonde que je suis ici pour innover, créer et accompagner avec cœur chaque personne que je rencontre tant en tant que psychoéducatrice, qu’en tant que professeure de yoga». Et pour la première fois, il n’y avait aucune hésitation… tout était dit… tout était vrai.
Lorsque quelqu’un nous dit «il faut laisser le temps faire les choses» on a tendance à se dire «va… (petter dans les fleurs)» parce que les émotions négatives vécues sont trop puissantes pour voir la possibilité de s’en sortir un jour. Mais prendre distance, respirer, accepter de pleurer et de crier parfois, s’entourer de personnes positives qui nous aiment et croient en nous… méditer pour prendre conscience de nos idées négatives, de nos paterns de pensées… et nous choisir… choisir de travailler sur soi, de prendre en main ce sur quoi nous avons du pouvoir… c’est possible.
Aujourd’hui je sais… Est-ce que demain tout sera aussi clair? À suivre, la vie est comme cela…. Faite d’émotions, de hauts et de bas. De moments de doutes, de pleurs… et de rires. Mais la vie nous donne le droit de choisir et de croire… et j’ai choisi d’y croire.
Alors attention 2017-2018… j’arrive et je suis impatiente de rencontrer, connecter et partager. Impatience d’accompagner chacune des personnes que je croiserai dans mon travail et de créer afin de faire avancer les choses… à ma façon… une respiration à la fois. Et en plus… je sais que plusieurs personnes géniales se trouvent juste à côté de moi, des amis et des collaborateurs en or, et ce même si parfois ce sera plus difficile ou si je me trompe.
Alors… on se voit bientôt…. 🙂